Le SORCIER

20 janvier 2011

A coté du bois de Chapultepec et du Monumento a los Niños Héroes prend place un marché. Sorte de petites gondoles les unes à côté des autres où se vend nourriture un peu trop exposée au soleil, bonbons un peu trop sucrés, et marchandises en tout genre.(dont des masques de Lucha). Au coin d’une des gondoles, juste avant de monter sur la colline de la Sauterelle, un groupe de personnes a attiré notre attention. Une voix très vive sans dégageait. Nous nous sommes donc rapproché du groupe, et nous avons vu que ce jouait là une sorte de tour de magie. Un magicien de rue, mais donc l’attraction se déroulait autour d’un serpent. Nous allions donc par curiosité voir ce qui s’y passait. La voix de l’homme au centre était enivrante, à la fois forte et avec une couleur très particulière. Mais surtout jamais son débit de parole ne cessait. Bien sûr je ne comprenais pas tout, parce qu’il parlait extrêment vite et sans pause. Mais de ce que je voyais, l’homme était un artiste de la parole, il passait d’un sujet à l’autre, tantôt pour faire rire son auditoire, tantôt pour attiré son attention sur le tour qu’il était en train de mettre en place. Au début il s’agissait de prendre un foulard, et de le plier en forme de souris, nourriture virtuelle du serpent, pausé à quelques pas, dans un sac noir. Je vois l’homme lancer en l’air son foulard en forme de souris, puis le rattraper et recommencer alors le tout encore deux fois. Je le vois prendre des cartes et les disposer au sol, puis poser la souris sur une des cartes. Tout cela sans s’arrêter une seule fois de parler. Au sol sont aussi disposés une bouteille d’eau (dans laquelle il boit de temps en temps, et même ainsi je ne suis pas sûre qu’il s’arrête de parler), un petit récipient d’eau, les cartes, le serpent dans le sac, la souris en foulard ainsi que d’autre éléments que je ne peux identifier (trop de monde se trouvant regroupé devant moi). Bientôt je vois que l’homme saisit enfin son serpent, cela fait bien 20 minutes que nous sommes là, debout en train de l’écouter, il prend la tête entre ses doigts et lui fait mordre des cartes, ainsi il en badigeonne le pourtour avec du venin. Je ne sais comment le revoilà debout, maintenant il trace avec l’eau de la bouteille, un cercle d’eau tout autour de lui, petit à petit au cours de son numéro il nous demande de nous rapprocher plusieurs fois, pour enfin toucher le cercle qu’il vient de tracer avec l’eau. Il a maintenant pris un autre foulard et le plie tout en expliquant des tas de choses (que je ne comprends toujours pas), en poupée, comme une petite poupée vaudou. Il l’a place à un endroit bien précis. Il met un bout de carte avec du venin dans le récipient d’eau, et l’autre devant la poupée en chiffons. Nous commençons alors à comprendre que ce qui se joue devant nous n’est pas réellement un tour de magie. Il émane de ce groupe une étrange intensité. Et voilà l’homme qui saisit le serpent, et l’amène près de sa bouche, il engloutit la tête une première fois, plus la ressort, crache par terre, et tout d’un coup comme l’homme l’avais prédit plus tôt, du récipient contenant l'eau et la carte venimeuse jaillissent des vers, alors que le morceaux de carte placé devant la poupée prend soudainement feu. Nous décidons de partir, car ceci ne ressemble plus du tout à une animation au coin d’une rue mais plutôt à un rituel mystique dans lequel nous serions impliqués sans le savoir pour lancer une sorte de sort. L’homme est un sorcier, quelqu’un qui joue avec la magie noire. Et si nous, européens, sommes fermés à ce concept même, il existe au Mexique, des croyances depuis longtemps affermies, sur les puissances des shamans et de la magie.

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